Un paon sur le lac

Tous les soirs, nous entendons le cri du paon qui résonne dans les feuilles du lac. Nous ne savons pas vraiment ou il se trouve, mais nous l’entendons. Je l’ai déjà aperçu à quelques kilomètres en passant en voiture, mais ce soir là, je lai entendu tout près à quelques centimètres de moi, il cherchait à rentrer sur le lac… Mais vu que nous avons clôturé, je pense qu’il n’a pas su rentrer… Nous l’avons un peu effrayé avec les enfants en voulant l’observer de plus près…
Un peu déçus, nous sommes rentrés bien au chaud, en se gardant la prochaine fois d’essayer de l’approcher mais de le laisser venir de lui même.
C’était sans espérer découvrir le couple sur le ponton au matin ! Quel cadeau  !
C’était magnifique, la lumière du matin, le vent, les couleurs de sa traîne , de son plumage si splendides…
Mon amie a été plus rapide que moi, elle était déjà dehors à se glisser aussi discrètement que possible pour les photographier au plus près…
César est venu nous réveiller et nous avons réveillés à notre tour les enfants doucement, pour qu’ils puissent observer cette si rare apparition, tellement magique.
C’était intense, tout le monde retenait son souffle de l’autre côté de la fenêtre de peur qu’il ne se sauve encore une fois, nous étions comme figés, suspendus aux éventuelles réactions du paon et de sa femelle et aux gestes de la photographe.
Mais au contraire, il a été plutôt sympa et nous avons pu le prendre sous toutes ses plus belles coutures !
J’aime les symboliques, les signes, et tout ce que l’on explique pas…
Quand nous avons acheté cet endroit, ils étaient là deux jours avant que nous ayons les clefs, j’y ai vu quelque chose de mystique. Puis je n’y ai plus pensé.
En les voyant, j’ai réalisé quelques recherches le concernant : la première (forcément!), n’était pas la plus douce, en effet jusqu’au XVIIe siècle en France, le paon était le plat le plus raffiné servi sur les tables royales, tant pour la finesse de sa chair que pour son panache plumé…. horreur, comment tuer une telle merveille…
Mais il est surtout symbole de fertilité, d’immortalité (en Inde) et de résurrection, un beau présage en somme.
En Chine, le paon est signe de paix, de prospérité et de beauté, ce qu’exprime son plumage paré de toutes les couleurs.
En Occident, la chute et la repousse de ses plumes au printemps étaient interprétées dans l’art Chrétien comme un symbole de renouveau et de résurrection. Mais le paon possède une autre particularité : c’est un ami des sources. Il lui faut s’abreuver souvent et par conséquent vivre au bord d’une eau fraîche et vive. Il aime tant l’eau qu’il la sent venir : la veille d’un orage, le voilà qui pousse son cri prémonitoire, que l’on appelle « minhas » en Inde, ce qui signifie « la pluie vient ».
Et en effet il a plu dans l’après midi et toute la fin de journée.
Je me suis sentie comme « bénie », il est repartit calmement en glissant sa magnifique traîne le long du ponton, il est venu nous rencontrer, et nous a donné sa bénédiction…